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commerce avec les femmes !
Cette seconde visite, eut tout le succès que sà flâme s’en étoit promis. Il eut la joye de voir Imoinda touchée de ses soupirs, & y répondre, par ces expres- sions tendres & naïves, que le cœur seul sçait dicter ! Le Prin- ce n'abusa pas des obligations qu’il avoit à l’amour : son bonheur présent surpassoit ses vœux. Il se contenta d’en jouir, & de le voir partager par sa chere Imoinda ! La tendre confiance qu’elle lui marquoit, auroit suf- fi seule pour le contenir, quand même la violence de sa passion eût voulu l’emporter à quelque transport indiscret. Et cela ne paroîtra pas extraordinaire, à ceux qui connoissent les mœurs de ce Païs, où la galanterie ne deshonore, que lorsque l'amant abuse