Page:Behn - Oronoko, 1745.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tôt son cœur d’un sentiment, qui effaça celui de sa douleur.

Le Prince retourna à la Cour dans une autre disposition d’esprit, que celle avec laquelle il en étoit parti ; & quoiqu’il affectât, de ne pas parler d’Imoinda, plus qu’il n’avoit fait auparavant, il goûtoit, en secret, le plaisir d’entendre louer ses charmes, par tous ceux qui l’avoient accompagné chez elle. On s’imagine bien, qu’il ne mit pas un grandi intervalle, entre sa premiere, & sa seconde visite. Son amour étoit déja trop violent pour lui permettre d’attendre plus longtems !

Je l’ai souvent entendu marquer son étonnement, de la rapidité, avec laquelle son cœur avoit été emporté, vers Imoinda : Lui, qui n’avoit jamais aimé, ni même jamais eu le moindre