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Officiers de quelque distinction, il fut vivement frappé de sa beauté. L’aimable modestie, avec laquelle elle le reçut ; la douce mélancolie de ses regards, exprimant, à la fois, les regrets de la mort de son pere, & la consolation qu’elle ressentoit de la reconnoissance d’Oronoko, acheverent bien-tôt la victoire d’Imoinda, & firent sentir au Prince des mouvemens, qu’il n’avoit pas encore connus ! Il fit alors tomber, aux pieds de cette fille, cent cinquante Esclaves enchainés, & la rendit maîtresse de leur sort. Imoinda, moins sensible à ce présent, qu’attentive au feu qui animoit les regards du Prince, interpréta en sa faveur, le muet, mais éloquent langage, d’un amour naissant. La joye qu’elle en ressentit, remplit bien-