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que le Prince étoit en homme ; & que sa vertu surpassoit ses attraits. J’ai vû les plus distingués de nos Blancs, soupirans pour elle, exprimer à ses pieds leurs vœux & leurs desirs, sans pouvoir parvenir à la rendre sensible.

Oronoko, revenu de la guerre, après avoir fait sa cour au Roi son ayeul, se crut obligé de rendre visite à la fille du Général. Imoinda (c’étoit son nom) sembloit mériter l’hommage d’une vie, dont le Prince ne jouissoit qu’aux dépens de celle du vieux Général ; & les Captifs, qui avoient été pris dans la derniere bataille, étoit un trophée assez digne de la gloire du Pere, pour être présentés à la Fille.

Lorsque le Prince arriva chez elle, accompagné de tous les