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près, rien dans la nature, n’étoit plus beau, ni plus séduisant.

Ce Prince, tel que je viens de le dépeindre, avoit un cœur sensible, & susçeptible des plus grandes passions. Il ne tarda pas à sentir celle de l’amour, & à la porter au plus haut dégré. C’est le foible des grands hommes !

On se souviendra, que le Général, sous lequel Oronoko avoit appris la guerre, avoit été tué à les côtés d’un coup de flèche ; & que le jeune Prince lui avoit succedé dans son emploi. Ce vieux Guerrier, n’avoit laissé d’autres enfans après lui qu’une jeune fille, qui n’étoit âgée que de quelques mois, lorsqu’il étoit arrivé au Coramantien. Je ne peindrai ses charmes, qu’en disant, qu’elle étoit en femme, ce