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suite, pour commercer avec eux. Rien, enfin, ne sentoit en lui le Barbare ; & il se conduisoit en toute occasion, comme s’il avoit été élevé dans quelque Cour de l’Europe.

Cette brillante, mais vraie peinture du caractère d’Oronoko, me donna une extrême curiosité de le voir, surtout quand j’appris qu’il parloit François, & Anglois, & que, par conséquent, je pourrois m’entretenir avec lui. Mais, malgré tout ce que j’en avois entendu dire, j’avoue que je fus aussi frapée d’admiration, quand je le vis, que si je n’avois pas été prévenue, tant je le trouvai encore au-dessus de ce qu’on m’en avoit dit !

Il étoit médiocrement grand, mais d’une taille si exactement proportionnée, que le plus ha-