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clamé Général, en sa place, par toute l’Armée. Cette guerre, qui avoit duré deux ans, finit alors, & le Prince partit pour la Cour, où il avoit à peine passé un mois entier, depuis qu’il en étoit sorti, à l’âge de dix ans. L’éducation guerrière, qu’il avoit eue, fit regarder sa bonne grâce, & son humanité, comme des prodiges.

On ne pouvoit concevoir qu’il eût pu acquérir, dans un Camp, l’idée de la véritable grandeur d’ame, & les sentimens les plus épurés. On étoit encore plus surpris, de voir briller en lui, cette noble générosité, & ce caractère haut, qui distingue toujours les gens bien nés ! Il est vrai, qu’une partie de la gloire en étoit dûe aux soins d’un François, homme d’esprit, & de courage, qui