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autant de conduite, que de bravoure. Nous vivions avec ce peuple dans une parfaite tranquilité ; ils connoissoient les endroits du païs, où le gibier étoit le meilleur, & le plus abondant : Ils nous enseignoient la façon de nous en pourvoir ; & pour des bagatelles de peu de prix, ils suppléoient généralement à tout ce qu’il nous étoit impossible de nous procurer par nous-mêmes.

Les Indiens nous étant donc fort utiles, en nombre d’occasions nous pensâmes, à nous les attacher. Il auroit même été dangereux d’en agir autrement, parce que leur nombre surpassoit extrêmement le nôtre. Ceux que nous faisions travailler au sucre, dans nos plantations, étoient des Esclaves noirs, que nous acquerions de la maniere suivante.