Page:Behn - Oronoko, 1745.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rance ; & l’établissement des loix, leur apprendroit plutôt à connoître le mal, dont ils n’ont encore aucune notion, qu’elles ne leur serviroient à l’éviter, s’ils en avoient une fois acquis la science.

Ils célébrerent un jour, par des jeux funébres, & un jeûne général, le trépas du Gouverneur Anglois, parce que leur ayant donné parole de venir chez eux, à certain jour marqué, ils n’avoient pas eu de ses nouvelles. Ils croyoient fermement, que lorsqu’un homme a donné sa parole, la mort seule pouvoit le dispenser de la tenir ! l’ayant revu vivant, quelque tems après, ils lui demandèrent, comment on appelloit, en Europe, un homme qui manquoit à sa promesse ? Le Gouverneur leur répondit, qu’on l’appelloit, un mal-honnête homme : Titre infâme, sur-tout pour un Gen-