bien droit que Ganelon soit pendu, et ses parents qui ont répondu pour lui. »
QUAND Thierry eut gagné sa bataille, l’empereur Charles vint vers lui. Quatre de ses barons l’accompagnent, le duc Naimes, Ogier de Danemark, Geoffroy d’Anjou et Guillaume de Blaye. Le roi a pris Thierry dans ses bras ; des grandes peaux de son manteau de martre, il lui essuie la face, puis rejette le manteau : on lui en met un autre. Très tendrement on désarme le chevalier, on le monte sur une mule arabe ; on le ramène avec joie et en bel arroi. Les barons rentrent dans Aix, mettent pied à terre sur la place. Alors commence la mise à mort des autres.
CHARLES appelle ses ducs et ses comtes : « Que me conseillez-vous à l’égard de ceux que j’ai retenus ? Ils étaient venus au plaid pour Ganelon ; ils se sont rendus à moi comme otages de Pinabel. » Les Francs répondent : « Pas un n’a le droit de vivre. » Le roi appelle Basbrun, un sien voyer : « Va, et pends-les tous à l’arbre au bois maudit. Par cette barbe dont les poils sont chenus, s’il en échappe un seul, tu es mort et venu à ta perte. » Il répond : « Que puis-je faire d’autre ? » Avec cent sergents il les emmène de vive force : ils sont