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CHAMP DE GRAVITATION ET UNIVERS RÉEL

pesanteur y sera supprimée puisque tous les objets seront soumis à la même accélération que la chambre en tombant avec elle. Pour l’observateur de la chambre, il n’y aura plus ni haut ni bas, et un mobile libre sera au repos ou animé d’un mouvement rectiligne et uniforme ; ce mobile se conformera à la loi de Galilée ; un système de référence lié à la chambre sera donc un système galiléen (bien que pour un observateur situé sur l’astre sur lequel tombe la chambre ce système soit accéléré) et l’homme de la chambre considérera l’Univers comme euclidien dans son voisinage.

4o LE PRINCIPE D’ÉQUIVALENCE. — Ainsi, d’une part l’emploi d’un système de référence en mouvement accéléré dans un Univers euclidien équivaut à créer un certain champ de gravitation dans lequel ce système pourra être considéré comme immobile ; d’autre part, l’emploi d’un système de référence lié à un corps en chute libre dans un champ de gravitation revient à supprimer ce champ. En tout point d’espace il est donc impossible de se prononcer entre les deux hypothèses suivantes : 1o il existe un état de mouvement accéléré sans champ de gravitation ; 2o le système est au repos mais il y règne un champ de gravitation s’exerçant sur toute portion d’énergie.

En un mot il est impossible de distinguer un champ de force d’inertie dû à un état de mouvement et un champ de gravitation. Il y a équivalence, selon l’expression d’Einstein, qui appelle champ de gravitation tout champ de force, que ce champ soit dû à un état de mouvement du système de référence ou au voisinage de masses matérielles.


L’univers réel n’est pas euclidien. — Pour un observateur en chute libre, dans un boulet de Jules Verne, le champ de gravitation n’est supprimé que localement.