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DE BEBELIUS

44. — L’ABREUVOIR DES PUCES[1]

Un cordonnier de la Reichenau était grand diseur de bons mots.

Un matin que plusieurs nobles dames se trouvent réunies dans son échoppe, il lève son gros nez de dessus le cuir, et pose gravement cette question :

— « Savez-vous pourquoi les hommes ont moins de puces que les femmes ? »

— « Non ! Mais nous serions curieuses de l’apprendre ! »

— « Promettez-moi, chacune, un cochon de lait, et je vous instruirai ! »

— « Tôpe ! »

— « Eh bien ! C’est parce que le sang donne soif, et que, chez les hommes, les puces ne rencontrent pas d’eau fraîche pour se désaltérer. Au contraire, chez les femmes, elles ont à leur disposition, sous une cressonnière, un amour de ruisseau ! »


  1. Livre III, 53. Cur pulices plus mulieres, quam viros infestent.