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LES FACÉTIES ÉROTIQUES

39. — UNE VENGEANCE DE COCU[1]

Un cordonnier soupçonnait sa femme. Un beau matin, il fait semblant de partir pour la foire, avec un ballot de souliers et de sabots sur le dos. Mais, à peu de distance du village, avisant une petite église abandonnée, il s’y décharge de son ballot, l’ouvre, met sa marchandise en lieu sûr, dans un coin sombre, et remplit sa toile de pierres, à la place. Puis, il rentre à pas de loup dans sa chaumière, et s’embusque au grenier.

La femme, croyant son mari parti pour la foire, s’est hâtée de prévenir l’amant dont c’est le jour, le curé en personne. Elle lui a fait dire de vite la rejoindre : une honnête commère a peur, quand on la laisse seule au logis ; il lui faut un protecteur bien armé, et prompt à jouer du gourdin.

Le curé est en retard. Il arrive enfin, suant, soufflant. Le voilà, au bas de l’escalier.

  1. Livre III. 16. Fabula Brassicani.