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PREMIÈRE PARTIE

LA DUCHESSE DE FORNARO


I

LE PASSEUX DE L’ILE AUX VACHES.


En 1638, époque à laquelle se passe la première partie de ce récit, la pointe de l’île Saint-Louis vers laquelle nous conduisons le lecteur, était loin d’offrir un aspect semblable à celui qu’elle présente en cet an de grâce 1845 ; il nous paraît donc indispensable de lui restituer en peu de lignes sa physionomie ancienne.

L’île Saint-Louis se composait d’abord autrefois de deux îles : de l’île Notre-Dame et de l’île aux Vaches. Ces deux îles réunies n’en formèrent bientôt plus qu’une.

La partie est de l’île était échue à Luc Le Poulletier, secrétaire de la chambre du roi ; dans cette partie se trouve encore une rue qui porte son nom[1].

  1. Il faut même s’étonner de ce que les membres du conseil municipal ne l’aient pas encore débaptisée. Ce sont cependant ces mêmes édiles qui commettent chaque jour d’impardonnables âneries. Pour n’en citer qu’une, qui se trouve sur le chemin de notre hôtel, la rue de la Tonnellerie conserve encore, grâce à eux, l’inscription la plus apocryphe. Molière y est inscrit comme étant né en 1620, tandis qu’il ne vit le jour qu’en 1622, et rue Saint-Honoré, au coin de celle des Vieilles-Étuves. Ainsi que l’a fait observer un ingénieux critique, bibliothécaire de la ville, M. Rolle, que doit penser l’étranger en voyant d’un côté, rue de la Tonnellerie, l’inscription susdite à la date de 1620, et à la fontaine Molière, au coin de la rue Riche-