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seule famille : tant est puissant sur les mœurs et sur la destinée des hommes le lien d’une origine commune, d’un langage pareil, d’un même culte religieux, et d’institutions politiques semblables.

      • « Nos lois m’en donnent le pouvoir… »

D’après les lois américaines, tous les ministres du culte, à quelque secte qu’ils appartiennent, ont le pouvoir de célébrer les mariages ; l’acte dressé par eux a la même valeur légale que s’il émanait d’un juge de paix ou d’un alderman.

PAGE 167. * et **.

  • Les Anglais distribuent tous les ans aux Indiens un certain nombre de fusils, de carabines et de munitions de poudre et de plomb. Leur but apparent est de conserver la bonne amitié des tribus sauvages et voisines du Canada. Leur raison secrète et réelle est de fournir des armes aux Indiens ennemis naturels des Américains, et de les mettre à même de seconder l’Angleterre en cas de guerre avec les États-Unis. À une époque déterminée de l’année, vers le mois de juillet, on voit les Indiens arriver de tous côtés pour venir prendre part à cette distribution qui se fait sur la frontière du Haut-Canada.
    • La ville de Détroit est située sur la rive droite du fleuve qui porte son nom ; c’est le côté des États-Unis ; la rive opposée est canadienne, c’est-à-dire anglaise ; c’est là que se font les distributions d’armes dont il s’agit.

PAGE 168 et 176. — * Je compris, en traversant cette rivière sauvage, tout le charme des impressions dont la nature seule est la source.

Les fleuves, les montagnes, les vallées de l’ancien monde sont tout par leurs souvenirs. Que seraient le Jourdain, large de cinquante pas, et Sion, monticule imperceptible, si l’un n’avait été le berceau de Moïse, et l’autre le tombeau de David ? Qui remarquerait la petite rivière qui coule auprès de Sparte, si elle ne s’appelait l’Eurotas_ ? Les fleuves du désert n’ont point de nom ; ils ne rappellent pas un seul homme, pas un seul événement ; on admire la majesté de leurs ondes, l’aspect sauvage de leurs rives : tels on les voit, tels ils ont passé toujours, sans autres témoins que la forêt muette qui couvre les rivages - mêmes ; ils ne donnent à l’esprit que peu de pensées ; mais ils remplissent l’âme d’impressions.