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Il faut ajouter à ces faits que l’instruction est beaucoup moins répandue dans ces États que dans le Nord, et que la religion n’y est point aussi éclairée.

Le plus souvent, lorsque des meurtres sont commis avec les circonstances qui ont été rapportées plus haut, aucune poursuite judiciaire n’est dirigée contre les coupables ; quelquefois une plainte est portée devant les magistrats ; ceux-ci conduisent les inculpés devant le jury, qui ne manque jamais de les acquitter. Le jury ne condamne point de pareils faits, parce qu’il est composé d’hommes dont les mœurs sont à demi sauvages ; et chacun se trouve encouragé à ces sortes de violences, parce que le jury les acquitte.

Pour ces peuples encore barbares, le duel avec ses formes polies, ses témoins et ses garanties de loyauté, serait un bienfait.

Ce n’est donc point parce que la loi est, dans l’Ouest, plus puissante que les mœurs, que le duel ne s’y trouve pas, mais bien parce qu’un reste de barbarie y entretient des habitudes sauvages que la loi ne corrige pas et qui ne sont point adoucies par les mœurs.

Du reste, on peut dire en général que le duel a plus ou moins de force dans un pays, selon que l’esprit d’obéissance à la loi y est plus ou moins puissant sur les mœurs.

Il faut ajouter que, partout où le sentiment de l’honneur est fortement établi, le duel se maintient en dépit et des lois et du progrès des mœurs. C’est ainsi qu’il se perpétue dans l’armée et dans la marine américaine, parce que là il trouve un appui permanent dans l’honneur, principal mobile de tous les corps armés.]

PAGE 110. * Usage où sont les Indiens de prendre plusieurs femmes.

Le fond de l’épisode d’Onéda est entièrement vrai. (V. Voyage du major Long aux sources de la rivière Saint-Pierre, au lac Winnepek, au lac des Bois, etc., etc., t. 1, p. 300 et 280.)

La polygamie existe parmi toutes les tribus sauvages de l’Amérique du Nord ; chaque Indien a autant de femmes. qu’il en peut trouver. Ces femmes sont réellement en état de servitude ; elles préparent la nourriture de l’Indien, ont soin de ses vêtements, et ne quittent point sa hutte tandis qu’il chasse ou fait la guerre. Les rapports de l’indien et de ses femmes sont tout matériels ; il ne s’y mêle rien de moral ni d’intellectuel. Il n’est pas