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sans cesse et devenaient plus violentes, le président finit par déclarer aux Cherokis qu’il ne voulait point se mêler de leurs querelles avec la Géorgie, et qu’ils eussent à s’arranger comme ils le pourraient avec le gouvernement de ce pays. Il ajouta que, pour faciliter l’arrangement, il offrait de les transporter aux frais du gouvernement central sur la rive droite du Mississipi. Après cette déclaration, les Géorgiens redoublèrent de vexations et de persécutions contre les Indiens, afin que ceux-ci eussent intérêt à accepter la proposition du président. lis avaient remarqué que la résistance des Indiens était particulièrement due aux conseils qu’ils recevaient des missionnaires qui venaient chez eux pour les christianiser, et qui pensaient avec raison que la civilisation des sauvages serait une chimère tant qu’on ne serait pas parvenu à les fixer au sol. En conséquence, le gouvernement de la Géorgie fit une loi qui interdisait à tous les blancs, quels qu’ils fussent, de venir s’établir d’une manière permanente sur le territoire des Cherokis ; et pour assurer l’exécution de cette loi, ils menacèrent de l’amende et de la prison ceux qui y contreviendraient. Nonobstant ces menaces légales, deux missionnaires s’étant obstinés à rester au milieu des Indiens, le gouvernement de la Géorgie les fit arrêter. Ils furent traduits devant une cour de justice et condamnés à l’emprisonnement. Ils firent appel à la cour suprême des États-Unis. Ce tribunal se trouva alors dans un véritable embarras, craignant de compromettre l’Union vis-à-vis de la Géorgie en prononçant en faveur des condamnés. On sortit de part et d’autre de cette difficulté par une sorte de compromis. La cour des États-Unis différa quelque temps de prononcer son arrêt ; et, dans cet intervalle, le gouverneur de la Georgie ayant gracié les deux condamnés, on ne donna pas de suite à leur appel.

Telle est l’analyse fort abrégée de la querelle des Cherokis avec la Géorgie. Tout ce qui, dans le cours du livre, ne s’accorde pas avec ces faits, n’a été modifié que pour l’intérêt du récit. Du reste, l’émigration d’une partie des Indiens à la suite de ces querelles, et l’assistance officieuse prêtée à leur exil par le gouvernement fédéral, sont des faits également certains.]

PAGE 102. — * et **

  • Démocratie qui ne reconnaît point la supériorité des richesses.

Aux États-Unis, il n’y pas un individu arrêté pour crime qui ne puisse obtenir sa mise en liberté sous caution, excepté dans le cas d’assassinat.