Page:Beaumont - Marie ou l’esclavage aux États-Unis, éd. Gosselin, 1840.djvu/137

Cette page n’a pas encore été corrigée

de M. Clay ; l’autre, ceux du général Jackson ; le premier est unitaire, le second presbytérien ; celui-ci est démocrate, celui-là fédéraliste ; un troisième se montre l’ardent défenseur de la morale religieuse ; un autre protège la morale philosophique de miss Wright.

XXVI.

« Tous sont amis entre eux, se querellant quelquefois pour les personnes, jamais pour les principes.

« Chacun ne doit-il pas librement exercer son industrie ? la dernière loi du congrès vous semble sage : rien de mieux ; moi, je la trouve insensée ; vous soutenez que notre président est un profond politique, à merveille ; je suis en train de démontrer qu’il ignore l’art de gouverner ; vous poussez à la démocratie, moi je lutte contre elle. La société marche-t-elle à sa perfection ? ou tend-elle à sa décadence ?

XXVII.

« Allons, que chacun de nous prenne à sa convenance parmi ces textes différents. Ce sont des branches variées d’industrie ; on peut même s’attacher à plusieurs en même temps : écrire pour dans un journal, et contre dans un autre ; la contradiction n’importe point. Ne faut-il pas des idées qui aillent à toutes les intelligences ? C’est dans l’un et dans l’autre cas un besoin social auquel on répond.

XXVIII.

« Il arrive parfois, dans les révolutions politiques, que, la vertu devenant crime et le crime vertu, on voit tour à tour condamnés au dernier supplice les hommes de principes les plus opposés. Est-ce que le bourreau et ses aides s’abstiennent de leur profession parce que les crimes sont douteux ? non sans doute ; ils continuent leur métier. Ainsi font les écrivains ; ils ne travaillent pas sur des corps, mais sur des idées, tantôt sur l’une, tantôt sur l’autre. Leur demander de se vouer à un système, c’est vouloir qu’ils aient des opinions, des croyances, des convictions exclusives ; c’est restreindre