Page:Beaumont - Marie ou l’esclavage aux États-Unis, éd. Gosselin, 1840.djvu/128

Cette page n’a pas encore été corrigée

civilisé, et que son sein fécond dût engendrer des moissons sans culture et des villes sans main-d’œuvre, comme il avait enfanté des forêts !

Témoin de cette prospérité, qui n’a point de rivales chez les autres peuples, je l’admirais et je l’admire encore ; mais tout en elle est matériel, et c’était un monde moral qu’il me fallait !

Ah ! pourquoi les Américains n’ont-ils pas autant de cœur que de tête ? pourquoi tant d’intelligence sans génie, tant de richesse sans éclat, tant de force sans grandeur, tant de merveilles sans poésie ?

Peut-être le caractère industriel, qui distingue cette société, tient-il à l’ordre même de la destinée des nations… »

Ici Ludovic s’arrêta ; mais à l’instant où sa bouche devenait muette, son regard parut plus expressif. Il était aisé de voir que sa pensée silencieuse s’engageait dans une méditation profonde. Enfin, d’une voix qui annonçait quelque chose de poétique et d’inspiré, il laissa tomber ces mots dans le silence de la solitude :




CHAPITRE XII.

SUITE DE L’EPREUVE.

4.

LITTERATURE ET BEAUX-ARTS.

1.

« Quand ou porte ses regards vers le passé, trois grandes époques apparaissent dans la vie des peuples. *

[Note de l’auteur. * Réf. ]

« La première est l’antiquité : l’âge de Sapho et d’Aspasie, d’Horace et de Lucullus, d’Alcibiade et de César : époque brillante, règne des sens.