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ni vertueuses, ni méchantes : l’objet présent les déterminait. Tout entrait dans leur ame ; rien ne s’y fixait. J’ai dit que ces deux fées donnaient plus d’embarras à Aris, que les six méchantes ; parce qu’avec des personnes de ce caractère, on ne peut se faire un plan de conduite : il serait plus facile de fixer le mercure que leurs pensées ; et on leur déplaît, souvent, par les mêmes choses qui avaient mérité leurs bonnes grâces deux jours auparavant.

On aurait peine à se persuader qu’Aris eût pu échapper à la méchanceté décidée des six premières fées, et aux inconséquences de la conduite des deux autres ; mais jamais les dieux qui permettent les maux, ne manquent d’y apporter le remède. Les mois de janvier, d’avril, juillet et novembre, étaient gouvernés par quatre fées qui réunissaient en elles tout ce qui pouvait en faire des chefs-d’œuvre. Quatre contre huit, disent mes lecteurs, c’est bien peu. Ceux qui raisonnent ainsi,