la recherchant, des motifs aussi indignes que les autres.
Belle Émilie, lui dit-il, d’un air tendre et respectueux, si mon cœur eût été libre, lorsque je vous vis pour la première fois, il vous eût sans doute adorée ; mais j’en avais disposé avant de vous connaître. L’amour le plus tendre et le plus constant m’attache à votre sœur Éliante ; elle répond à ma tendresse, et la mort seule sera capable de briser les nœuds qui nous unissent.
Et pourquoi, lui dit Émilie un peu émue, feigniez-vous de vouloir m’épouser, puisque vous aimez ma sœur ?
Pardonnez cette feinte à un amant réduit au désespoir, répondit-il. Un père barbare m’a contraint à vous adresser mes vœux ; j’ai toujours espéré que mon peu de mérite, et le peu de vivacité de mes sentimens, vous porteraient à me donner l’exclusion. J’ai feint, parce que, voulant lui cacher l’objet de ma tendresse, et ne pouvant me priver de la vue d’Éliante, il