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vincible aux bontés et aux projets de son épouse : elle eût besoin de le rappeler à lui même ; et ce fut une nouvelle obligation qu’il crut lui avoir. Ils parurent le lendemain parfaitement contens l’un de l’autre ; toute la famille applaudissait à un dénouement si heureux. On croirait que le vieux la Noix partageait la joie commune ; mais il savait à quoi s’en tenir. Cet homme rusé avait ménagé, dans la chambre voisine de celle où avaient couché les nouveaux mariés, une assez grande ouverture, pour pouvoir être témoin des excuses que son fils aurait dû faire en particulier à son épouse. Témoin de la scène qui s’était passée dans cette chambre, il prit de justes mesures pour rompre celles de ces jeunes gens. Il feignit d’être la dupe de l’aventure ; et, sous prétexte de récompenser la docilité de son fils, en redoublant ses bontés pour Marianne, il lui apprit le nom du couvent où elle s’était retirée.

La Noix, qui se tourmentait à chercher