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lonté de monsieur de la Noix, lui proposa d’assurer à sa fille une pension honnête dans une communauté ; et celui-ci, qui se croyait bien heureux d’en être quitte à si bon marché, y consentit, à condition que son fils lui donnerait sa parole d’honneur de bien vivre avec son épouse.

Le jeune la Noix crut pouvoir promettre tout, pour se tirer de ce mauvais pas ; mais il eût bien souhaité que sa maîtresse eût pu lire dans son cœur ; il l’aimait plus que jamais, et ne se rendit à ce que l’on exigeait de lui, que pour la soustraire aux mauvais traitemens de sa mère. Il fallut partir sans avoir le tems de l’entretenir en particulier ; et son père, avec un sang-froid capable, comme l’on dit ordinairement, de faire renier un théatin, lui disait de tems en tems : Il faut avouer mon fils, que vous êtes un joli garçon ; mais j’y mettrai bon ordre ; votre maîtresse me répondra de toutes vos équipées ; prenez vos arrangemens là-dessus, et voyez si vous voulez vous prêter à l’ar-