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à propos de l’amour. Il proposa quelques parties de plaisir qui furent acceptées ; et, enfin, il déclara à monsieur Dupuis que, charmé des qualités de la belle Marianne, il regarderait, comme le plus grand bonheur qui lui pût arriver, l’honneur de devenir son gendre.

Dupuis lui témoigna sa reconnaissance, et demanda du tems pour prévenir sa fille. Robillard qui comprit la raison de ce délai, et à qui l’on avait fait sa leçon, prévint le marchand. Il ne serait pas juste, lui dit-il, que vous m’en croyiez sur ma parole, au sujet de mes biens et de ma naissance ; le monde est plein d’aventuriers ; et, quelque désir que j’aie de me voir l’époux de la charmante Marianne, je ne veux recevoir sa main, qu’après que vous aurez pris, par rapport à moi, tous les éclaircissemens que votre prudence vous suggérera. Robillard indiqua en même tems à monsieur Dupuis un riche banquier à qui il avait été recommandé, et qui lui avait remis depuis