Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(174)

ciant ayant écrit à Disenteuil qu’il était fort content du jeune homme qu’il lui avait recommandé, Disenteuil partit sur-le-champ ; et, après s’être convaincu que son acteur était en état de jouer son rôle, il lui déclara qu’il était déterminé à se servir de lui pour se venger de l’orgueilleuse Marianne.

Robillard se prêta, sans beaucoup de répugnance, au projet de Disenteuil, après que celui-ci l’eût rassuré sur les suites qu’il en devait craindre. Il partit avec son patron, qui le présenta dans de bonnes maisons, comme un seigneur italien qui lui était recommandé. Robillard soutenait à merveille son nouveau personnage ; et, après s’être fait quelques connaissances, il fut chez Dupuis, sous prétexte de faire quelques emplettes. Comme il payait argent comptant et sans marchander, il devint bientôt l’ami de la maison ; il vit Marianne, et conçut pour elle ce qu’on devrait appeler du goût, des désirs, et ce qu’on nomme mal