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MARIANNE ET ROBILLARD,
ou
L’Amant anobli par l’Amour.


CONTE.
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Que l’amour soit une passion dangereuse, c’est une vérité qui semble confirmée par mille exemples. Écoutez ces misanthropes de profession qui se font un honneur de décrier des sentimens qu’ils n’ont jamais éprouvés. C’est à l’amour qu’ils imputent la plupart des désordres sur lesquels ils se font un devoir de faire d’éternelles lamentations. J’ose combattre leurs préjugés.

L’amour, si je puis m’exprimer ainsi, prend la couleur de l’ame qu’il possède :