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nouit, et demeura long-tems privée de l’usage de ses sens ; car il était nuit lorsqu’elle revint à elle.

Depuis plusieurs mois, Henriette travaillait seule dans son grenier, et souffrait tout ce que l’indigence a de plus affreux pour une personne élevée dans l’abondance. Ses larmes ne tarissaient point pendant ce tems ; et, sans le secours de la prière, elle aurait succombé mille fois à son désespoir. Le hasard, ou plutôt la Providence lui firent connaître une dame vertueuse qui la mit dans un lieu, plus décent, la consola, et la réconcilia enfin avec son père qui vint la reprendre, lui pardonna, et lui rendit sa tendresse, qu’elle n’avait que trop mérité de perdre.


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