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tems, on entendit des cris épouvantables dans l’appartement de la fausse Rannée : elle était devenue si affreuse, que ne pouvant supporter sa vue, elle mit fin à une vie que la perte du cœur de Mascave allait lui rendre odieuse.

Mascave et Rannée ne purent s’empêcher de donner des larmes à cette infortunée. Voilà, dit Clio, en s’adressant à la princesse, le sort qui vous était préparé par Alecto. La nature n’avait mis aucune différence entre vous et cette fille infortunée. L’éducation, l’amour ont rectifié votre cœur, et y ont fait naître cette vertu qui vous rend aujourd’hui un père, une mère, un trône et un époux. N’oubliez jamais combien vous lui êtes redevable, et que votre fidélité envers elle assure pour jamais la félicité que vous tenez d’elle.


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