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lecto. Cette petite princesse, qui n’avait cessé de pleurer depuis le moment où son ennemie s’était emparée d’elle, sembla connaître le bien qui lui arrivait en passant sous les lois de Clio. Ses larmes tarirent, et, alors, tous ceux qui étaient dans la chambre de la reine s’empressèrent à examiner la proportion de ses traits, qu’on n’avait pu remarquer jusqu’alors. Embrassez la princesse, dit Clio au roi et à la reine. Pour la soustraire aux pièges d’Alecto, je suis forcée de la dérober à vos caresses : vous serez long-tems sans la voir ; c’est un sacrifice qu’il faut faire au bien de votre peuple.

Il n’y avait que ce motif qui put faire supporter à Aris et à Mithra la séparation de leur fille ; mais aussi était-il tout puissant ; ils l’arrosèrent de leurs larmes, et la remirent entre les bras de la fée, qui s’éleva avec elle dans les airs. Toute la cour la suivait des yeux et du cœur : de nouveaux objets attirèrent toute l’attention, et forcèrent les spectateurs à quitter