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dence qui m’a confié, depuis deux ans, le dépôt le plus précieux, et qui me présente un moyen presqu’infaillible d’assurer en même tems le bonheur et la vertu de Rannée.

Alindor et Zaïde, qui règnent dans les Indes, ont mérité ma protection dès leur enfance, par leur docilité à suivre mes conseils. Zaïde mit au monde, il y a deux ans, un prince, en faveur duquel la nature semble s’être épuisée. Les dispositions que je démêle en lui, promettent les plus hautes vertus, si elles sont cultivées par une très-bonne éducation. C’est lui que je destine à former le caractère de Rannée. Il fixera sa légèreté, et remplira toute la capacité d’aimer de cette princesse. Le désir de mériter son estime fera germer toutes les vertus dans le cœur de ma princesse, et détruira tous ses vices. Nos méchantes sœurs ont choisi l’Amour pour perdre Rannée ; c’est à ce dieu que je veux devoir toutes ses vertus.

En vérité, ma sœur, dit Uranie, si