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pouvons comprendre la nature des perfections des dieux ; vous avez voulu dire, sans doute, l’étendue, au lieu de la nature, et alors vous auriez parlé juste. Destinés à adorer les perfections de la divinité, nous devons les connaître ; d’ailleurs, notre justice consiste à les imiter : mais ayez la bonté de répondre aux questions que je prendrai la liberté de vous faire. Dites-moi si la justice que les dieux commandent aux hommes, est d’une nature différente de la leur, et en quoi consiste cette différence. Eh ! mais, dit le courtisan un peu interdit, celle des dieux est, sans doute, plus excellente que celle des hommes.

Sont-elles de même nature ? continua la fée ; car il est hors de doute que les dieux exercent la justice et les autres vertus dans toute leur étendue, et les hommes d’une manière très-imparfaite. Mais est-ce la même justice exercée, d’un côté dans toute sa perfection, et, de l’autre, souvent blessés par malice, faiblesse ou