Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(199)

princesse, qu’il fit les plus grands efforts pour devenir doux et patient. Il y réussit, et les trois ans étant passés, il se rendit dans la forêt, où il avait vu la biche blanche. Il n’avait pas mené avec lui un grand équipage ; le seul Sincère l’accompagnait. Il rencontra bientôt Absolu dans un char superbe. Il avait fait peindre sur ce char les batailles qu’il avait gagnées, les villes qu’il avait prises, et il faisait marcher devant lui plusieurs princes, qu’il avait fait prisonniers, et qui étaient enchaînés comme des esclaves. Lorsqu’il aperçut Charmant, il se moqua de lui, et de la conduite qu’il avait tenue. Dans le même moment ils virent les palais des deux sœurs, qui n’étaient pas fort éloignés l’un de l’autre. Charmant prit le chemin du premier, et Absolu en fut charmé, parce que celle qu’il prenait pour sa princesse, lui avait dit qu’elle n’y retournerait jamais. Mais à peine eut-il quitté Charmant, que la princesse Vraie Gloire, mille fois plus belle, mais tou-