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un de ces chariots, et le père et la mère de Fatal étaient dans l’autre ; mais endormis. Ils ne s’éveillèrent qu’au moment où leurs chariots touchaient la terre, et furent bien étonnés de se trouver au milieu d’une armée. La fée alors s’adressant à la reine, et lui présentant Fatal, lui dit : « Madame, reconnaissez, dans ce héros, votre fils aîné ; les malheurs qu’il a éprouvés, ont corrigé les défauts de son caractère qui était violent et emporté. Fortuné au contraire qui était né avec de bonnes inclinations, a été absolument gâté par la flatterie, et Dieu n’a pas permis qu’il vécût plus long-tems, parce qu’il serait devenu plus méchant chaque jour. Il vient d’être tué ; mais, pour vous consoler de sa mort, apprenez qu’il était sur le point de détrôner son père, parce qu’il s’ennuyait de n’être pas roi. Le roi et la reine furent bien étonnés, et ils embrassèrent de bon cœur Fatal dont ils avaient entendu parler avantageusement. La princesse Gracieuse et son père appri-