Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(165)

Fatal, lié avec de grosses chaînes ; car un grand nombre de personnes s’étaient mises en chemin pour le chercher. Fortuné, charmé de pouvoir se venger, résolut, avant de donner l’assaut, de faire couper la tête à Fatal, à la vue des ennemis. Ce jour-là même, il donna un grand festin à ses officiers, parce qu’il célébrait son jour de naissance, ayant justement vingt-cinq ans. Les soldats qui étaient dans la ville, ayant appris que Fatal était pris, et qu’on devait dans une heure lui couper la tête, résolurent de périr, ou de le sauver, car ils se souvenaient du bien qu’il leur avait fait, pendant qu’il était leur général. Ils demandèrent donc permission au roi de sortir pour combattre, et, cette fois, ils furent victorieux. Le don de Fortuné avait cessé ; et, comme il voulait s’enfuir, il fut tué. Les soldats victorieux coururent ôter les chaînes à Fatal, et, dans le même moment, on vit paraître en l’air deux chariots brillans de lumière. La fée était dans