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j’ai à finir et à présenter au conseil du roi l’important mémoire de mes défenses contre le comte de la Blache, premier auteur de tous mes maux.

Signé Caron de Beaumarchais.
M. Doé de Combault, rapporteur ;
MM. de Chazal, Reymond, commissaires.




EXTRAIT
DU JUGEMENT DU 26 FÉVRIER 1774.




« La cour, toutes les chambres assemblées, faisant droit sur le tout, pour les cas résultants du procès, condamne Gabrielle-Julie Jamart, femme de Louis-Valentin Goëzman, à être mandée à la chambre pour, étant à genoux, y être blâmée ; la condamne en outre en trois livres d’amende envers le roi, à prendre sur ses biens ; sans s’arrêter ni avoir égard à la requête de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, et faisant droit sur les conclusions du procureur général du roi, ordonne Gabrielle-Julie Jamart sera tenue, même par rendre et restituer la somme de 360 livres par elle reçue de Edme-Jean le Jay, pour être ladite somme appliquée au pain des pauvres prisonniers de la Conciergerie Palais. Condamne pareillement Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais à être mandé à la chambre, pour, étant à genoux, y être blâmé ; le condamne en outre en trois livres d’amende envers le roi, à prendre sur ses biens ; faisant droit sur la plainte du procureur général du roi, reçue et jointe au procès, par arrêt de la cour du 18 février présent mois, ensemble sur ses conclusions, ordonne que les quatre mémoires imprimés en 1773 et 1771. le premier chez Claude Simon, ayant pour titre : Mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais commençant par ces mots : Pendant que le public s’entretient d’un procès, et finissant par ceux-ci : soit que je te l’accorde ou non, lis cet arrêt, et tremble de parler, signé Caron de Beaumarchais, contenant 61 pages d’impression ; le second, imprimé chez Quillau, ayant pour titre : Supplément au Mémoire à consulter po P Augustin Caron de Beaumarchai, commençant par ces mots : Pressé d’établir mon innocence par l faits, et finissant par ceux-ci ; le Jay le quitta, je le quitte , signé Caron de Beaumarchais, contenant 61 pages d’impression ; le troisième, imprimé chez J.-G. Clousier. ayant pour titre : Addition au Supplément du consulter pour Pierre-Augustin Caron de Bea commençant par ces mots : Eh bien ! madame, ilestdonc e je vous trouverai toujours en contradiction’.’ et finissant par ceux-ci : à Paris, ce 15 décembre 1773, archaîs, contenant 75 pages d’impression ; le quatrième et dernier, imprimé chez ledit Jacques-Gabriel Clousier, ayant pour titre : Quatrième ’! à— consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, commençant par ces mots : Suivant la marche ordinaire des procès, et finissant par ceux-ci : auteur de tous mes maux, signé Caron de Beaumarchais, contenant 09 pages d’impression, seront lacérés et brûlés au pied du grand escalier du Palais par l’exécuteur de la haute justice, comme contenant des expressions et imputations téméraires, scandaleuses et injurieuses à la magistrature en général, à aucun de ses membres, et diffamatoires envers différents particuliers ; — audit Caron de Beaumarchais d l’avenir de ires, sous peine de pui porelle ; et pour les avoir faits, le condamne à i au pain des prisonniers de la Conciergerie du Palais, la somme de 12 livres à prendre sur ses biens ; comme aussi fait défenses à Bidaut, Ader et Malbesti de plus à l’avenir autoriser de pareils mémoires par leurs consultations et sigi — telles peines qu’il appartiendra : fait pareillement défenses à tous imprimeurs, de les imprimer, débiter ou coljoint t tous ceux qui en ont des exemplaires de les apporter au greffe ci our y être supprimés. Condamne Edme-Jean le Ja trand Dairolles à être mandés à la chambre ] debout, derrière le barreau, y être admonestés damne en outre à aumôner chacun la somme de trois livres au pain des pauvres prisonniers de la Conciergerie du Palais, ladite somme à prendre sur leurs i : l’accusation intei I I uis-Yalentin Goëzman. à la requête du procureur gi tiéral du roi, met les parties hors de cour et d es plaintes, requêtes et demandes de Louis-François-Claude Marin, Louis-Valentin Goëzman, Gabrielle-Julie Jai femme, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais Jean le Jay, Antoine Bertrand Dairolles, et J ques Gardanne, met pareillement les parties ir. Faisant pareillement droit sur les conclusions du procureur général du roi. ordonne que les n ensemble les notes imprimées d’Antoine Berti rolles, Louis-Valentin Goëzman, Gabrielle-Julie Jamart, sa femme, Louis-François-Claude Marin et l

! I Marie Darnaud, seront et demeureront supprime qu’à l.i requête du procureur _ i 

i imprimé, publié et affiché dans cette ville de Paris, et partout i i i Fait en parlement, toutes les chambres assen. : février mil sept cent soixante-quatorze. Collationné, PROT. le Jay.

« Et le 5 mars, audit an 1774, à la levée de la cour, les quatre mémoires imprimés mentionnés en l’arrêt ci-dessus ont été lacérés et brûlés dans la cour du Palais, au pied du grand escalier d’icelui, par l’exécuteur de la haute justice, en présence de nous Alexandre-Nicolas-François Le Breton, l’un des premiers et principaux commis au greffe criminel de la cour, assisté de deux huissiers de ladite cour.

« Signé Le Breton. »

AVERTISSEMENT DE L’ÉDITEUR

Tel fut ce jugement qui indigna tout Paris, et qui attira à M. de Beaumarchais tant de marques de considération.

Non-seulement les personnes les plus qualifiées se firent écrire à sa porte, comme s’il lui fût arrivé l’événement le plus honorable ; mais le prince de Conti, le plus fier des princes de la famille royale, passa chez lui et y laissa un billet ; il lui fit même l’honneur de le venir chercher dans la maison où il s’était retiré et où j'étais avec lui, il l’invita à souper avec toute sa cour, en disant qu’ils étaient d’assez bonne maison pour donner l’exemple de la manière dont on devait traiter un homme qui avait si bien mérité de la France.

On le suivait partout pour l’applaudir.