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Acte II

Le théâtre représente l’appartement de Rosine.

La croisée dans le fond du théâtre est fermée par une jalousie grillée.

Scène I

ROSINE seule, un bougeoir à la main. Elle prend du papier sur la table et se met à écrire.

Marceline est malade ; tous les gens sont occupés ; et personne ne me voit écrire. Je ne sais si ces murs ont des yeux et des oreilles, ou si mon argus a un génie malfaisant qui l’instruit à point nommé ; mais je ne puis dire un mot ni faire un pas, dont il ne devine sur-le-champ l’intention… Ah ! Lindor ! (Elle cachette la lettre.) Fermons toujours ma lettre, quoique j’ignore quand et comment je pourrai la lui faire tenir. Je l’ai vu à travers ma jalousie parler longtemps au barbier Figaro.

C’est un bonhomme qui m’a montré quelquefois de la pitié : si je pouvais l’entretenir un moment !





Scène