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un convoi de trois cents voiles : ce serait le comble de la folie. Il est donc évident pour moi que l’expédition ne peut être destinée ni pour l’Océan, ni pour aucun point continental en contact avec l’Océan. Quant à la Méditerranée, la Sardaigne ne mérite pas à beaucoup près les frais d’un pareil armement ; la Sicile ne peut pas non plus en être l’objet, attendu que le traité de Campo-Formio la met pour le moment, ainsi que Naples, à l’abri de toutes hostilités de notre part ; enfin la Crimée n’étant accessible pour nous que par le détroit des Dardanelles, et les Turcs étant en paix avec les Russes, la Porte ne peut pas nous ouvrir ni nous permettre ce passage. Donc il m’est démontré que l’armement n’a pour but, dans la Méditerranée, ni la Sardaigne, ni Naples, ni la Sicile, ni la Crimée, et encore moins d’aller détruire quelques nids de corsaires à Tunis, Alger ou Tripoli. Or, en définitive, l’armement ne peut avoir d’autre but que l’Égypte. »