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idée de la Syrie, où nous allions porter nos armes. Cette contrée diffère entièrement de l’Égypte par sa population, par son climat et son sol. L’Égypte est une plaine formée par la vallée du Nil, tandis que la Syrie est la réunion d’un grand nombre de vallées. On n’y voit guère que des collines et des montagnes : la plus élevée est le mont Liban, couverte de pins énormes ; c’est le centre de la Syrie et de la chaîne de montagnes qui traverse toute cette contrée, et suit parallèlement toutes les côtes de la Méditerranée, à la distance de huit à dix lieues. Le Jourdain et l’Oronte prennent leur source au mont Liban ; le premier va se perdre dans la mer Morte, après soixante lieues de cours ; l’Oronte, après un cours d’une égale étendue, entre les montagnes et l’Arabie, va se jeter dans le golfe d’Antioche. Il ne pleut pas en Égypte, et il pleut en Syrie presque autant qu’en Europe. Le pays étant composé de vallées et de petites montagnes, on y trouve beaucoup de pâturages et on y élève beau-