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Scène VII


[On entend chanter].
Le Chœur

Comme il est doux, le vent du soir — le vent du soir.
Éveillez-vous, lutins jolis, — lutins jolis.
Comme il est doux, le vent du soir — le vent du soir.
Venez danser sous le ciel noir,
Lutins jolis !… Voici minuit ! Voici minuit !

[Minuit sonne dans le lointain].

À droite, on entend : Tihou, tihou, tihou !… Hip !

[Un korrigan saute d’un arbre sur la scène].

À gauche doucement : Tihou, tihou, tihou !… Hop !

[Un deuxième korrigan saute et s’accroupit].

Ils se regardent et en même temps : Ah !

Tous deux : Venez, venez, venez, venez !

Le premier : Les bois sont déserts à minuit.

Le deuxième : Venez donc et dansons sans bruit.

Tous deux : Venez, venez, venez, venez !

[Les korrigans accourent de tous les côtés et, sans chanter, accompagnés seulement par l’orchestre, ils exécutent une danse fantastique qu’ils interrompent subitement pour se grouper autour de Kristol. Tout ce qui suit est chanté, sauf les passages indiqués.]

Les Korrigans

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
Que fait-il là
Ce gros bêta ?
Est-ce un tailleur, est-ce un pacha ?

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
Que fait-il là
Ce gros bêta
Qui de la lune a chu si bas ?
Qui es-tu ? Qui es-tu ?

Un Korrigan

Parle ou sans ça
Nous allons appeler le Saint
Qui déliera
Ta langue encor lourde de vin.

Kristol parlant

Appeler le saint ! Ah ! non, de grâce, n’allez pas le chercher. Je suis prêt à lui rendre tout ce que j’ai volé.