Page:Bayon - Bah sant Guenole.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Sorcier

Va donc ! Je t’attends ici, au milieu de la forêt.

Kristol

Vous n’attendrez pas longtemps.

Le Sorcier

Les reliques sont à droite, dans un petit reliquaire.

Kristol

Je sais bien.

Le Sorcier

Pas de bruit !

Kristol

N’ayez crainte ! Celui qui m’attrapera n’est pas encore en ce monde !

(Il s’en va en courant).



Scène IV

Le Sorcier, seul

Va, Kristol, et reviens dès que tu pourras ! En attendant, je saurai bien, tout seul, découvrir le trésor que je cherche. [Tirant de son gousset un vieux parchemin.] Ô parchemin béni, plus précieux que les reliques du saint le plus puissant, venez là, sous mes yeux, que je vous regarde encore, que je vous porte jusqu’à mes lèvres. Que je déchiffre encore une fois les signes magiques qu’un inconnu vous a confiés. [Lisant]. « Quiconque possédera un jour cet écrit, s’il est dévotieux et s’il aime les saints, se rendra, la veille du grand pardon, dans le bois qui ombrage la vieille chapelle de saint Guénolé. Il y trouvera une fontaine, entre deux chênes qui, en ce temps-là, auront peut-être disparu. En cet endroit, j’ai enterré toute ma fortune, au pied du plus grand des menhirs. Qu’il ait l’obligeance d’offrir ce trésor au Patron de la chapelle, s’il désire vivre en paix avec les saints et Dieu. »

[En repliant le parchemin pour le remettre en son gousset]

Qu’il soit fait, mon digne homme, selon vos volontés !… Cherchons d’abord le trésor ; ensuite… nous verrons. Il est encore écrit que, pour le trouver, il faut trois choses : faire un signe de croix à rebours sur la fontaine, prendre