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Le Sorcier

Tous les malades, tous les infirmes vont le « trouver », lui ; ils prient un instant devant ses reliques, les baisent dévotement une fois ou deux, et sans remèdes, sans drogue aucune, crac, les voilà tout à coup guéris ! Maudites reliques !… Que n’es-tu allé, Kristol, me les prendre là-bas, quand la porte de la chapelle était encore ouverte ?

Kristol

Eh quoi !… Porter la main sur une chose aussi sainte !…

Le Sorcier

Si tu veux bien le faire encore, — vois, Kristol, vois comme je suis bon pour toi ! — le quart du trésor qui gît là, sous cette pierre, le quart de ce trésor… est à toi. Tu pourras ainsi te marier, selon tes goûts.

Kristol

Ce ne sont pas les filles qui manquent, notr’ maître, c’est l’argent.

Le Sorcier

Je te le propose.

Kristol

Oui… mais…

Le Sorcier

Mais quoi ?

Kristol

Le saint !

Le Sorcier

Nous lui réserverons l’autre quart du trésor : plus qu’il n’aura d’offrandes, à son pardon, demain.

Kristol

Tiens, c’est vrai ! C’est demain le grand pardon

Le Sorcier

Eh bien, que réponds-tu, Kristol, oui ou non ?

Kristol

C’est oui.

Le Sorcier

Bien ! — Cours jusqu’à la chapelle ; si la porte est fermée, tu grimperas le long du mur ; tu briseras un des vitraux…

Kristol

C’est bon, c’est bon : je vois ce qu’il faut faire. Les fenêtres ne sont pas très hautes et je grimpe comme un écureuil.