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Kristol

Vous !… C’est trop fort ! Je ne m’en doutais pas !… Première nouvelle !

Le Sorcier à part

Quel idiot ! [Haut].

Pourtant, depuis trois ans, tu es témoin de tous les prodiges que j’accomplis, de mes miracles, plus étonnants que ceux du saint le plus fameux ! Ne vois-tu pas, chaque jour, la foule des pauvres gens qui se pressent vers ma demeure, me suppliant de les guérir du mal de dents, de la migraine, des rhumatismes, des panaris, des maladies de peau, de la colique, de la coqueluche, de la fièvre, de tous les maux dont un homme peut souffrir ? Un temps fut où nuit et jour, ils assiégeaient ma maison, me conjurant de leur rendre la santé !

Kristol

Oui, sûrement, notr’ maître ; il faut avouer pourtant qu’ils ne sont plus aussi nombreux.

Le Sorcier

C’est vrai, Kristol… à cause du saint !

Kristol

Quel saint ?

Le Sorcier

Quel saint ?… Saint Guénolé !

Kristol à part

Patron de ma mère, priez pour nous ! [Haut]. C’est un grand saint et qui me trouverait une femme, s’il le voulait.

Le Sorcier

Grand ou petit, Kristol, un saint ne doit jamais faire concurrence aux pauvres gens.

Kristol

Je suis de votre avis, notr’ maître.

Le Sorcier

Il me fait une rude concurrence pourtant, saint Guénolé. Du jour où il s’est mis à faire des miracles, il m’a fait tort dans mon métier, grand tort. Bien rares sont maintenant ceux qui viennent encore me consulter… Et cependant, il me faut vivre, moi aussi !

Kristol

Tout ça, c’est bien vrai, notr’ maître