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LETTRE ÉCRITE A L’AUTEUR

PAR

Monseigneur L’ÉVÊQUE DE QUIMPER

À l’occasion de sa trilogie évangélique.


Mon cher monsieur le Bayon,

Je vous remercie de m’avoir dédié votre « Mistere Evangélique » Ar Hent Bethléem.

Je n’assistais pas à la représentation que vous en avez fait donner, lors des fêtes de la Pentecôte. Je n’ai pu que lire votre poème. Mais plusieurs témoins m’ont confié leurs impressions. Ils sont unanimes à déclarer que l’œuvre, excellente au point de vue religieux, a été vraiment remarquable au point de vue de l’art. Cela ne m’a pas surpris. J’avais beaucoup admiré voire Nicolazic.

Le succès était pourtant difficile. Un théine très connu, qui ne ménage pas de surprise, qui ne comporte pour ainsi dire aucune intrigue, qui doit intéresser sans recourir aux passions troublantes : comment soutenir l’attention de l’auditoire ? Le poème sera réduit aux conditions du drame an- tique ; sans douté la fatalité en sera exclue, et la liberté humaine y jouera son rôle, angoissant et noble. Mais en vérité, dans sa gravité calme, l’œuvre ne pourra se soutenir que par son fond divin, et par l’intérêt qui s’attache pour nous, croyants, au salut de l’humanité et aux vains efforts du démon dans sa lutte contre Dieu. Le succès était certes difficile.

Vous avez pourtant réussi. Les moyens secondaires, talent des artistes, mise en scène, tableaux vivants, musique, vous y ont aidé. Accordons-leur largement la louange qui leur est due.