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AMBOISE.

decine et médecin du roi, l’an 1594, lorsqu’il fut élu recteur de l’université de Paris[a]. Le serment que cette université prêta à Henri-le-Grand, et le procès qu’elle intenta aux jésuites, tombent sous ce rectorat. On a deux Harangues latines que Jacques d’Amboise prononça au parlement, en qualité de recteur, le 12 de mai et le 13 de juillet 1594 : elles sont sanglantes contre les jésuites. Il avait été membre du collége de Navarre, avant que d’être recteur[b].

  1. Launoii Historia Gymnasii Navarræ, pag. 368. Voyez aussi l’Apologie pour J. Chastel, pag. 194.
  2. Launoius, ibid.

(A) Il s’attacha à la chirurgie, où il devint fort habile, et devint docteur en médecine. ] Cela paraît par ces deux passages : l’un est de Thiriot[1] : Natu minimus paternam, hoc est ulceribus medendi artem amplexatus, multis salutarem manum felicissimè præbet ; et l’autre de Pineau : Jacobus Ambosianus in artibus magister et in chirurgiâ baccalaureus (nunc autem in utrâque medicinâ doctor et medicus regius )[2]. M. de Launoi entend par-là le chirurgien de Charles IX, et se trompe.

  1. Apud Launoium, Hist. Gymnas. Navarr., pag. 799.
  2. Pinæus, de Virginit. Notis, lib. II, cap. VIII.

AMBOISE (Michel d’), écuyer et seigneur de Chevillon[* 1], vivait au XVIe. siècle. Il se donna dans ses ouvrages un nom de guerre, ou plutôt un nom poétique[a], qui ne leur a point servi de grand relief, et qui n’a pas empêché qu’avec le grand nombre de ses poésies, il ne soit tombé dans les ténèbres de l’oubli. Il ne paraît pas plus que François d’Amboise dans le vaste Recueil de M. Baillet : cependant il y a quelque apparence qu’il espéra que le titre de ses ouvrages entretiendrait long-temps la curiosité des lecteurs. L’un de ses livres, intitulé les Épistres vénériennes, Fantasies, Complaintes, Épitaphes, trente-quatre Rondeaux et trois Ballades, fut imprimé à Paris en 1556. Un autre s’appelle Le Blason de la dent[b]. Les Contre-Épistres d’Ovide[c], c’est-à-dire, les lettres qu’il composa pour réponse à celles que les héroïnes d’Ovide écrivirent à leurs maris ou à leurs galans, semblaient devoir être un grand attrait ; et néanmoins elles ont subi la destinée des autres poésies de Michel d’Amboise. On ne sait plus ce que c’est. Il se mêla de traduire : il mit en vers français IV satires de Juvénal[d] ; le Xe. livre des Métamorphoses d’Ovide, les Églogues de Baptiste Mantouan [e], et le Traité italien d’Antonio Phileremo Fregoso, intitulé Ris de Démocrite et Pleur d’Héraclite [f]. Il a écrit en vers héroïques la Déploration de la mort de messire Guillaume du Bellai, seigneur de Langey[g] ; et en prose, le Guidon des gens de guerre[h]. Voyez la Bibliothéque de du Verdier Vau-Privas.

  1. * Chaufepié, qui a consacré un petit article à Michel d’Amboise, a pris tout ce qu’il en dit de Nicéron. Il présume que M. d’Amboise, frère naturel de Georges, né en 1506, mourut en 1547.
  1. L’Esclave fortuné.
  2. Imprimé à Lyon, en 1537.
  3. Imprimées à Paris, en 1541.
  4. Imprimées à Paris, en 1543.
  5. Imprimées à Paris, en 1530.
  6. Impr. à Paris, en 1547.
  7. Impr. à Paris, en 1543. La Croix du Maine, Bibliothéque Française, pag. 322.
  8. Imprimé à Paris, en 1543.