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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

Les libraires de Rotterdam se proposaient d’abord d’imprimer séparément les additions, afin que les possesseurs de l’édition de 1702 pussent ainsi compléter leurs exemplaires, c’était l’intention formelle de l’auteur[1] ; mais l’incident arrivé à Genève (c’est ainsi qu’il appelle l’édition faite en cette ville) décida Bohm à en user autrement ; il craignait, s’il eût donné un supplément, qu’on ne le réimprimât[2]. Malgré cette précaution, les libraires de Genève publièrent, en 1722, un Supplément au Dictionnaire historique de M. Bayle, pour les éditions de 1702 et de 1715, un volume in-folio. On voit, par l’intitulé même de ce supplément, qu’il ne s’adapte pas à l’édition de 1697 ; en l’y réunissant, on se trouve privé des additions faites en 1702. Les éditeurs de Genève prétendaient que ce que les éditeurs de Rotterdam annonçaient, en 1714 et 1716, pour des éditions de Bayle, n’était point de ce grand homme, et voici comme ils ont distribué leur supplément. I. Articles nouveaux ou communiqués ; II. Additions aux articles ; III. Remarques critiques. Disposition incommode, puisqu’elle met le lecteur dans la nécessité de consulter quatre alphabets. Enfin, à la tête du volume de 1722 est reproduite l’histoire de M. Bayle et de ses ouvrages (déja mise en tête du premier volume de 1715), revue, corrigée et augmentée sur de nouveaux mémoires, et formant ainsi quarante-sept pages in-folio.

1730. Cinquième édition.

Cette édition en quatre volumes in-folio, dont chacun a sa pagination, est intitulée quatrième, par la même raison qui avait fait appeler troisième celle de 1720[3]. On y a mis à leur ordre alphabétique les articles obmis, les articles communiqués, et même les remarques critiques. On ne s’est pas contenté de mettre en tête du premier volume une vie très-étendue de M. Bayle par Desmaizeaux, on a rempli une grande partie des lacunes qu’on avait laissées en 1720[4].

  1. Voyez tome XVI, pag. 18 et 19.
  2. Voyez tome XVI, pag. 27.
  3. Voyez ci-dessus la note 13.
  4. Les articles dans lesquels les lacunes sont remplies sont ceux de Bouchin, Braunbom ( dans les additions et corrections qui sont à la suite de la Lettre de Desmaizeaux à Lamotte, après l’Avertissement, tome Ier.), Guignard, Lasicius, Mutius, Pacard, Parts (des), Sanderus, J. Savonarole, Schuttingius, Schutze, Stifelius ; sur vingt-cinq articles qui présentaient des lacunes, l’éditeur de 1730 en a donc complété douze ; je fais ici sa part, à cause de la témérité que j’ai eue de dire dans la Bibliographie de la France, 1822, pag. 209, qu’à cet égard j’avais pu faire « plus que tous mes devanciers réunis ». Cela est faux, comme on le verra.