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Il mourut l’an 1622. Il a fait d’autres ouvrages (B). Consultez M. Baillet, à la page 177 et 178 du IIe tome des Jugemens des Savans.

(A) Il a oublié quelques personnes qui n’étaient pas moins considérables que celles dont il a parlé. ] Il l’avoue lui-même ; mais il déclare qu’il n’y a point eu en cela quelque affectation, et que le défaut de mémoires en a été la seule cause. Il se proposait de suppléer ces oublis dans d’autres volumes. Voici ses paroles : Quædam mihi monendus aut rogandus es, mi lector. Primùm, ne præteritos aut omissos non paucos queraris, haud indignas qui hoc in theatro appareant. In eo mea, mi lector, culpa nulla est ; sed penuria fecit historiæ : quam nancisci nullam uspiam potui. Malui itaque prorsùs tacere de multis præstantibus viris, quàm, ut ille de Carthagine, pauca dicere ; et trita illa, Natus est, obiit, scribere. Suppleri tamen poterit hic defectus, volente Deo, et mutuas operas tradentibus bonis patriæque amantibus, si hujus voluminis tomus secundus fuerit adornatus. Quod idem dictum volo, de reliquis Vitis Jurisconsultorum et politicorum, medicorum ac philosophorum[1].

(B) Il a fait d’autres ouvrages. ] Savoir : Apographum Monumentorum Heidelbergensium. Notæ Orationem Julii Cæsaris Scaligeri pro M. T. Cicerone contra Ciceronianum Erasmi. Parodiæ et Metaphrases Horatianæ[2]. Il n’est pas vrai, comme on l’assure dans le catalogue d’Oxford, qu’il soit l’auteur d’une Historia Ecclesiastica Ecclesiæ Hamburgensis et Bremensis. C’est l’ouvrage d’un chanoine de Brême, nommé Adam, qui vivait dans le XIe. siècle. Conringius et Possevin qui l’ont mis dans le Xe. se sont trompés. Voyez Mollérus à la page 65 de la Ire. partie de l’Isagoge ad Historiam Chersonesi Cimbricæ.

  1. Melch. Adam, præfat. Theolog. Germanorum.
  2. Ex Diario Biograph. Henningi Witte.

ADAM, menuisier de Nevers, et poëte français. Cherchez Billaut.

ADAMITES[a], secte ridicule qui, selon quelques auteurs, était une branche des carpocratiens et des valentiniens[b]. Théodoret lui donne un certain Prodicus pour fondateur (A). Saint Épiphane témoigne que le nom d’adamites[* 1] leur venait d’un certain Adam qui vivait au temps qu’ils furent ainsi appelés[c]. Il y a plus d’apparence qu’Adam, la tige de tout le genre humain, était la source de ce nom-là, comme nous l’apprend saint Augustin[d] ; car ces misérables imitaient la nudité dans laquelle nos premiers pères vécurent pendant l’état d’innocence, et condamnaient le mariage, par la raison qu’Adam ne connut Ève qu’après son péché, et après sa sortie du paradis. Ils croyaient donc que, si l’homme eût persévéré dans son innocence, il ne se fût fait aucun mariage. Aussi faisaient-ils profession de continence et de vie monastique[e]. Quant à la nudité, ils ne l’observaient que lorsqu’ils étaient assemblés (B) pour les exercices de leur religion[f]. Ils s’assemblaient dans un poêle, afin de chasser le froid par le moyen du feu qu’ils allumaient sous la chambre : ils quittaient leurs habits en y entrant, et se mettaient, aussi-bien les femmes que les hommes, aussi-bien les

  1. * Chaufepié conteste l’existence des véritables Adamites avant la fin du IVe siècle.
  1. Saint Augustin les nomme Adamiani, après saint Épiphane, qui les appelle Ἀδαμιανοί.
  2. Vide Danæum in August. de Hæres., cap. XXXI.
  3. Epiphan. in Synopsi, tom. I, lib. II, pag. 397.
  4. August. de Hæres., cap. XXXI.
  5. Voyez la remarque (C).
  6. Epiph. Hæres., lib. LII.