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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

de Ch. Drelincourt dans un préambule de l’article Achille. Bayle supprima ce préambule ; mais tout en le supprimant il y renvoie (Voyez XI, 11). De pareils oublis n’arrivent que trop souvent à ceux qui corrigent un ouvrage ; ils ôtent certaines choses en un lieu et laissent ailleurs la citation de ces mêmes choses, dit quelque part Bayle[1] lui-même. Mais ce qui est plus étonnant, c’est qu’aucun autre que l’éditeur allemand de 1802 n’ait songé à rectifier, ou tout au moins à signaler cette faute.

Dans l’édition de 1702, les additions dans le texte sont précédées d’un gland, signe typographique inusité aujourd’hui ; et les remarques, après leur lettre de renvoi, portaient un delta.

1715. Troisième édition.

Entre la première et la seconde éditions, il ne s’était écoulé que cinq ans. Bayle était mort en 1706, laissant des augmentations pour une nouvelle édition. En attendant qu’elle parût, des libraires de Genève en publièrent une qu’ils intitulèrent, Troisième édition à laquelle on a ajouté la vie de l’auteur et mis les additions et corrections à leur place. Cette édition de 1715 est en trois volumes in-folio, dont chacun a sa pagination. À la suite des préfaces des éditions de 1697 et 1702, on y a ajouté en treize pages une Histoire de M. Bayle et de ses ouvrages.

Deux articles ont été ajoutés dans le corps du Dictionnaire, Lefort, compatriote des éditeurs, et Villars. Ce dernier n’avait encore été réimprimé que dans l’édition de 1734. Je l’ai conservé dans l’édition in-8o. Quoique n’ayant pu trouver les motifs qui ont engagé les éditeurs de 1734 à ne pas comprendre l’article Lefort, dans leur réimpression, j’ai fait comme eux ; et peut-être ai-je eu tort. Du moins, je donnerai ici ce morceau avec ses notes qui seront désignées par des lettrines.

LEFORT (François)[a], général et amiral sous Pierre Alexiowitz, czar et grand-duc de Moscovie, était de Genève, d’une famille patricienne. Il naquit le 2 janvier 1656, et fit paraître dès son bas âge une si forte inclination pour les armes, qu’à quatorze ans il les porta en France, dans les Suisses. Peu de temps après, il passa en Hollande et se trouva[b] aux siéges de Grave et d’Oudenarde sous le prince de Courlande, qui perdit tout son régiment à ces deux

  1. Mémoire manuscrit communiqué au libraire à cette troisième édition [1715].
  2. En 1674 et 1675.
  1. Remarque A de l’article Taboué, XIV, 2.