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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

3o. L’article Laïs contient, dans les dernières éditions, plusieurs additions, et entre autres trois remarques entières (D. M. O), qui ne sont pas dans 1697. Dans le texte, Bayle avait mis d’abord : quelque charmante qu’elle fût ; depuis il a corrigé, et on lit aujourd’hui : de quelque charme qu’elle fût pourvue. Bayle avait, en 1697, imprimé trois fois, dans cet article Laïs, un mot grossier que Pourceaugnac emploie quand il veut qualifier les mères des petits enfans qui le poursuivent en l’appelant papa ; un mot que Ver-vert apprit des bateliers de Loire, et qu’il répéta à la sœur Saint-Augustin, lorsque

Le très-cher frère, indocile et mutin,
Vous la rima très-richement en tain.


À ce mot Bayle a substitué non une périphrase, mais un synonyme.

Au reste, ce mot que Bayle a supprimé ici, il l’a conservé ailleurs dans l’article Cardan, IV, 439, (remarque B), et dans l’article Poitiers, XII, 198, (remarque Q). On peut voir ce que Bayle lui-même dit de ce mot dans son Éclaircissement sur les obscénités, tome XV, p. 346.

4o. Dans l’article Malherbe, remarque B, Bayle a remplacé une citation par une autre ; ce n’est pas un retranchement, mais une substitution. Pour ne rien laisser à regretter aux curieux, je rapporterai encore ici ce qu’on lisait dans la première édition.

« Il ne sentait que trop sa faiblesse et il s’en plaignait bien tristement, Du côté des bergeries, disait-il[a], en parlant de lui, son cas va le mieux du monde ; pour ce qui est des bergères, il ne saurait aller pis. Cette affaire veut une sorte de soin dont sa nonchalance n’est pas capable. S’il attaque une place, il y va d’une façon qui fait croire que s’il l’avait prise, il en serait bien empêché ; et s’il la prend, il la garde si peu qu’il faut croire qu’une femme a été bien surprise quand elle a rompu son jûne pour un si misérable morceau. Joignez à ce passage celui qui est rapporté dans la Suite de la[b] Critique

  1. Malherbe, lettre à Balzac.
  2. Nouvelles lettres de l’auteur de la Critique de Maimbourg, lettre 21, n°. 8, page 665. [Ce passage, auquel il renvoyait alors, est précisément celui qu’on lit à présent sous les numéros 8 et 9 dans la remarque B.]

    Islebiens ; Ayrault vient avant Aitzema ; Amyot, Amyrault, Amyrutzes, Cayet, etc., sont placés comme s’ils étaient écrits Amiot, Amirault, Amirutze, Caiet. Bayle lui-même avertit brièvement les lecteurs de cette disposition. Voyez à la fin de son Avertissement de la première édition, tome XVI, page 17.