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AVANT-PROPOS.

doivent être immédiatement placées. Ne connaissant pas l’étendue qu’aura le Discours préliminaire, il est impossible de garder le nombre de pages qu’il remplira, et il serait ridicule de voir dans le même volume deux numérotages en chiffres romains. Peu importe d’avoir un peu plus tôt ou un peu plus tard ces pièces préliminaires, dont aucune n’a besoin d’être lue avant le Dictionnaire. Les acquéreurs ne doivent avoir aucune inquiétude à cet égard. L’engagement a été pris de ne pas leur faire payer les volumes au delà de seize, si l’on dépassait ce nombre ; et cet engagement sera tenu. Mais je donnerai au moins aujourd’hui, sauf à les reproduire en temps et lieu, les dix-neuf vers, peu connus, de Limiers, sur le système de Law.

BEUCHOT.
VERS
GRAVÉS AU BAS DU PORTRAIT DU DUC D’ORLÉANS, RÉGENT,
DANS QUELQUES EXEMPLAIRES DE L’ÉDITION DE 1720.

Cesse de t’affliger, ô France !
Assez et trop long-temps ont duré tes malheurs ;
Tes trésors épuisés, tes peuples sans finance,
Assez et trop long-temps ont fait couler tes pleurs ;
Ouvre ton cœur à l’espérance,
Par un rare bienfait ton destin va changer :
Philippe voit tes maux, cesse de t’affliger.

Ce prince généreux, sensible à tes alarmes.
Va tarir pour jamais la source de tes larmes.
Vois comme, par ses soins, en métal transformé,
Le papier enrichit le Français alarmé ;
Vois ce pays lointain d’où renaît l’abondance ;
Vois renaître à la fois la douce confiance ;

Vois ce riche palais, où, sur un fonds certain,
Tout ce peuple, à l’envi, court assurer son gain ;
Vois les arts en honneur ; vois partout la Sagesse
Animer du Régent la vigilante adresse :
Tels sont, sous son pouvoir, les essais inouïs
Du nouveau règne de Louis.

H.-P. DE LIMIERS.