Les éditions réitérées d’un livre ne sont pas seulement une preuve de l’approbation du public, elles ont aussi cet avantage que dans les nouvelles éditions les auteurs, s’ils vivent encore, peuvent perfectionner leurs ouvrages ; et, s’ils ne sont plus, les libraires qui connaissent bien leurs intérêts et qui respectent le public peuvent consulter des personnes intelligentes, et se servir de leur secours pour corriger les fautes qui s’étaient glissées dans les éditions précédentes. C’est le plan que nous avons suivi dans cette cinquième édition. Nous nous sommes attachés à la rendre digne d’un si excellent ouvrage et de l’approbation du public ; et nous nous flattons d’y avoir réussi avec le secours de quelques personnes zélées pour le progrès et l’avancement des lettres. Voici les avantages qu’elle a.
I. L’édition précédente avait été confrontée avec les éditions publiées par M. Bayle, mais on n’avait pas fait assez d’attention à celle de 1702, qui est très-correcte. En l’examinant de plus près, et la comparant avec notre édition de 1730, on a trouvé qu’il s’était glissé dans celle-ci un très-grand nombre de fautes qui venaient de l’édition de Rotterdam 1720, qu’on avait suivie trop légèrement. Par-là on a rendu le texte de cette nouvelle édition infiniment plus correct et plus exact qu’il n’était dans la précédente.
II. On a aussi corrigé quantité de fautes qui avaient échappé aux réviseurs de l’édition de 1730.
III. On a rempli plusieurs citations qui n’étaient qu’indiquées dans l’édition précédente, parce qu’on n’avait pu trouver les livres d’où elles sont tirées, à cause de leur rareté.
IV. La Vie de M. Bayle a été imprimée sur un exemplaire où M. Des Maizeaux avait fait des corrections et des additions considérables : ce qui rend cette seconde édition préférable à la première.
- Le 14 juin 1740.
- ↑ * 1740 ; 4 vol. in-folio, V. mon Discours préliminaire, tom. 1°".
